vendredi 25 février 2011

SONGS : petit OVNI artistique qui doit sûrement faire peur au grand public


Présenté dans le cadre du Festival Montréal Nouvelle Musique, le spectacle SONGS m’est apparu comme un véritable OVNI artistique. Assis dans la première rangée de l’Agora de la danse, j’ai dû fait appel à toute mon ouverture d’esprit afin de goûter à cette œuvre qui a pour but de « marier » le chant, la danse et la musique.

D’un côté, Nadine Gabard, la chanteuse lyrique. De l’autre, Patricia Borges Henriques, la danseuse. Entre les deux, Mieko Miyazaki, la musicienne spécialisée en koto, un instrument de musique à cordes pincées utilisé en musique japonaise traditionnel. Au-dessus de ces trois femmes, Stéphane Guignard, un metteur en scène amoureux de la création qui s’active à faire se rencontrer la voix, le mouvement et les notes de musique sur une seule et même portée. Pendant à peine plus d’une heure, ce mélange artistique vibre aux rythmes de la musique lyrique, japonaise, électronique, classique, et bien d’autres encore.

Au début de SONGS, j’ai eu l’impression d’être en plein capharnaüm. Un peu comme si j’avais été invité à un spectacle de tests de sons, de tentatives de mouvements, et que rien de tout cela n’allait ensemble. Puis, quelques surprises sont survenues. L’une d’elle, la plus belle à mes yeux, se trouve du côté de Mieko et de son koto, un instrument que je découvrais pour la première fois. D’abord concentrée par sa musique, et nous donnant l’impression d’être une musicienne tout ce qu’il y a de plus austère, Mieko s’enflamme soudain à travers les mouvements de la musique et décide de pousser la note, quitte à nous donner l’impression qu’elle aurait pu offrir le spectacle à elle seule, tant elle semble maîtriser les trois arts presque parfaitement.

En plus de cette jolie découverte, plusieurs moments forts peuplent l’Objet Vibrant Non-Identifié qu’est le spectacle SONGS. Après une vingtaine de minutes, Patricia la danseuse s’enflamme au son d’une musique électro en nous offrant les premiers bons moments du spectacle. Un peu plus tard, elle danse tel un androïde dont la tête est sur le point d’exploser au rythme du koto. Par la suite, l’Ave Maria de Schubert résonne comme une merveille sous les mains de Mieko, après qu’elle nous ait fait endurer un « bing bing » agaçant pendant deux minutes, nous laissant ainsi apprécier avec encore plus de plaisir ce nouvel air plus doux. Vers la toute fin du spectacle, SONGS nous offre l'image de Nadine la chanteuse qui s’allume une cigarette, après avoir testé tous les effets que le rire pouvait avoir sur sa voix et sur son visage. Vous dire l’effet d’horreur qu’a provoqué la fumée de cigarette dans la bouche d’une chanteuse lyrique… 
 
À mes yeux, SONGS n’est vraiment pas fait pour tout le monde. Il faut s’y présenter avec une envie de nouveauté, une capacité à être décontenancé, et assumer qu’on aura droit à quelques puissantes découvertes qui occupent seulement 20 minutes d’un spectacle rempli de temps morts et de transitions malheureuses qui en dure près de 50 autres.

Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin.
 
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