mardi 1 février 2011

TÉLÉVISION - Rentrée hivernale : vision d’un ex-ado qui regardait 40 h de télé par semaine

Quelles émissions serais-je incapable de manquer, même si on me menaçait des pires tortures ? Qui sont les animateurs que j’accompagnerais demain matin tant leur travail me sert d’exemple et d’inspiration ? Analyse d’une grille-horaire et petite histoire d’un ex actuel fanatique du petit écran.

Lorsque j’étais adolescent, toute ma vie tournait autour de la télévision. Je rentrais de l’école à 16 heures pour regarder Sabrina l’apprentie sorcière sur Canal Famille / Vrak.tv, je zappais à Radio-Canada pour ne pas manquer 0340 et Watatatow, je soupais, je faisais mes devoirs avec une rapidité déconcertante (ô surprise, j’étais une bolle), et je continuais ainsi de 19 heures à 22 heures, soir après soir.

Le vendredi, en plus de regarder La Fureur, époque Véronique Cloutier, j’allais jusqu’à visionner cinq ou six autres émissions enregistrées sur VHS pendant la semaine. Parce que oui, même en regardant 4 h 30 de télévision par jour, je n’avais pas le temps de tout voir. Je réussissais à suivre les intrigues d’environ 15 ou 20 téléséries et téléromans en même temps : Urgences, La Vie La Vie, The West Wing, La Petite Vie, 4 et demi, Scoop, Ally McBeal, Sous un Ciel Variable, Buffy Contre les Vampires, Le Retour, La Part des Anges, Rumeurs, Gilmore Girls, Tout sur Moi, Virginie (au moins six ans…) Lance et Compte, Fortier, Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin, Un Homme Mort, Un Gars Une Fille, nommez-les tous, je les ai regardés.

Pourquoi autant ? Parce que j'étais en amour avec la télévision, parce que j'étais accroc à tout ce qui pouvait me catapulter dans un autre monde, et parce que j’étais gros, laid, antisportif, et impliqué dans rien. Les choses ont changé depuis…

Le cégep, ça ne change pas le monde, sauf que…
Il y a bientôt huit ans, je me suis éloigné du nid familial pour faire mes études en communications-journalisme. Les cours, les amis, le théâtre, le journal étudiant, le chant, les sorties, tout a pris le dessus. Je suis passé de 40 heures de télévision par semaine à 5 ou 6 heures tout au plus. Une fois le diplôme en poche, j’ai fini par déménager ma vie et ma télévision dans un appartement de la métropole. À partir de ce jour-là, ma consommation télévisuelle est devenue complètement irrégulière. Quelques années sans câble, un horaire de pigiste ou d’universitaire totalement fragmenté, une vie sociale hyperactive... Tout avait changé. 

Jusqu’au jour où Illico, les reprises sur le Web et tou.tv sont arrivés dans ma vie pour me permettre ces quelques observations sur la rentrée télé de cet hiver.

GOOD MORNING MONTREAL ! 
Dès le réveil, je démarre ma journée en me balançant de l'eau bouillante au visage et en ouvrant la télé sur RDI-Matin. Actualité, culture, sport, ambiance bonne-enfant que je n’avais jamais associé aux émissions du matin à la SRC auparavant, l’équipe de Marc-André Masson me stimule le cerveau juste assez, mais pas trop, avant d’aller m’enfermer dans le bunker du Stade olympique pour travailler.

Toutefois, lorsque je tombe sur le Téléjournal-Matin de Simon Durivage, mes perceptions varient constamment. Soit je trouve Durivage particulièrement en forme à 8 h 40 pour talonner certains politiciens au jargon désespérant, soit je me dis qu'il est beaucoup trop réveillé pour moi et je zappe vers Gino Chouinard, Marie-Claude Savard et Ève-Marie Lortie qui me donnent l’impression de retrouver de bonnes vieilles pantoufles confortables, à Salut Bonjour.

La fameuse soirée du lundi
Considérée pendant longtemps comme LA soirée que les réseaux voulaient dominer en termes de cotes d’écoute, le lundi soir a bien changé depuis quelques années. Deux de ses émissions se faufilent tout de même dans mon palmarès.


La tradition familiale des Parent
Trois ados aussi adorables qu’espiègles, une écriture vive et brillante, des situations familiales qui me rappelle mon passé et qui me donne envie d’y retourner avec de nouveaux trucs machiavéliques, et Anne Dorval, la divine Anne Dorval qui marque mon imaginaire autant en maman Parent, en Criquette Rockwell, en maman de J'ai tué ma mère ou en Hermione au théâtre. Tous les registres lui réussissent. Je l’aime d’amour.

De gros doutes sur Penthouse 5.0.
Oh que je n’étais pas certain d’apprécier le « spin-off » tiré de ma série fétiche des quatre dernières années (Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin). J’avais beau me convaincre qu’il était inutile de comparer, j’étais incapable d’oublier Suzanne Clément et son beau Malik.

Finalement, le premier épisode de Penthouse 5.0 m’a fait sourire, mais sans plus. Le sur-jeu excessif  privilégié par Élise Guilbault pour interpréter Estelle Poliquin n’était plus seulement anecdotique, il était EXCESSIVEMENT présent. Heureusement pour la suite des choses, les épisodes #2 et #3 m’ont complètement gagné à leur cause grâce au personnage de Loulou. Des répliques assassines merveilleusement imaginées par l’auteur Richard Blaimert, une interprétation inimitable de la comédienne Isabelle Vincent, l'impression que le personnage de Loulou servait de contrepoids idéal à Estelle : « Est folle criss ! ». Tout y était.
Le linge mou a été inventé expressément pour les Enfants de la télé
L’émission de Véronique Cloutier est le choix télévisuel par excellence pour les soirées où l’on n’a pas envie de sortir de son pyjama. Même si manquer un épisode des Enfants de la télé n’aurait rien de dramatique, cela ne m’est encore jamais arrivé depuis les débuts de l’émission. Chaque semaine, je  passe un moment cocooning parfait grâce à la complicité qui s’établit entre les différents invités, à la verve d’Antoine Bertrand (presque toujours hilarant) et à l’amour de Véronique pour la télévision et ses artisans. L’émission n’en finit plus d’être meilleure.

19-2 : Aimer avant l’heure
Deux acteurs et improvisateurs hors pair (Claude Legault et Réal Bossé), un réalisateur que je ne me lasse pas de suivre et de découvrir (Podz), des images et un propos qui sont venus me toucher après seulement 30 secondes de publicité. J’achète.

Ça pourrait finir encore mieux la semaine
Seule et unique émission de TVA que je ne manque jamais et que je rattrape (avec un retard beaucoup trop long) sur Illico, l'émission Ça finit bien la semaine est une de mes surprises de l’année. Une surprise qui s’explique principalement par la présence de Mélanie Ménard, une autre belle folle. Animant aux côtés d’Isabelle Racicot, toujours préparée, drôle, pertinente, mais qu’on voudrait entendre encore plus, Mélanie Ménard mène les entrevues à un train d’enfer avec des questions souvent osées et un sens de la réplique qu’on ne voit jamais ailleurs à la télé québécoise. Son humour et sa joie de vivre lui permettent de dire à peu près n’importe quoi. Seul bémol : Guy Nantel, « humoriste maison » qui intervient en duplex, coupant ainsi l’élan de plusieurs entrevues, cherchant à se mettre de l’avant beaucoup trop souvent, et ne réussissant pas à faire preuve de cet humour intelligent qu’on lui connait sur scène.

Belle Artv, mais où es-tu passée ?
Aimer la télé, c’est bien. Économisez en se passant du câble « complet » à seulement 20 petits réseaux, ça devient franchement déprimant. Ainsi organisé depuis un an, je m'ennuie quotidiennement des réseaux comme Artv, Musimax, RDS, et des animatrices telles que Sonia Benezra, Chantal Machabée et Catherine Pogonat. Mais bon, faut croire que C’est juste de la tv…
Série phare de Artv, l’émission C’est juste de la TV me fait rêver du jour où je serai moi-même dans un studio de télé ou de radio à parler culture autour d’une table. De semaine en semaine, l’animateur André Robitaille sait prendre sa place sans jamais voler celle des autres, et le trio de chroniqueurs est juste assez bien dépareillé pour mettre de l’avant plusieurs points de vue différents. Même si les prises de parole de Liza Frulla me chicotent régulièrement, autant dans la forme que dans le fond, l’émission n’en demeure pas moins un incontournable pour tous les amoureux de la télévision qui se respectent.

Je n'ai peut-être par l’air de ça, vite de même, mais je suis Tellement Sport !
Mine de rien, l’activité professionnelle qui m’occupe depuis un an est tout ce qu’il y a de plus sportive. Passionné depuis toujours par les émissions sur les Jeux olympiques et par les sports amateurs à longueur d'année, je me délecte de Tellement Sport, de ses portraits d’athlètes originaux, du dynamisme de son animateur Marc Durand, et des comptes-rendus passionnants des derniers grands moments de nos Québécois sur la scène mondiale. J’aime.

Le Jour du Seigneur version 2.0
Je n’ai peut-être pas l’air de ça, vite de même, mais les dimanches et la religion, très peu pour moi. Pendant que les ouailles du Créateur se reposent, moi je fais la grâce matinée, je vais bruncher, je passe des heures à écrire, et je conclue le tout avec Six dans la Cité.

Je prie depuis des lunes pour que des producteurs décident un jour de prendre un risque avec de nouveaux visages pour critiquer à peu près tout du monde artistique. Je serais tellllllement preneur. En attendant, je compare mes impressions avec celles de Franco Nuovo, Geneviève Guérard, Nathalie Petrowski, René Homier-Roy, Marie-Christine Blais et Catherine Périn.

Cette saison, Catherine Périn me semble avoir trouvé le moyen de mener de mains de maître ces cinq grandes gueules, Geneviève Guérard a finalement trouvé sa personnalité de chroniqueuse-critique en sachant tenir tête aux ténors culturels des communications, alors que Marie-Christine Blais continue d’être le genre de communicatrice qui impose mon respect : cultivée à outrance, exprimant très souvent un point de vue unique (grâce à ses études en linguistiques et à sa culture musicale infinie), une énergie folle et un laisser-aller qui fait bon à voir.

Un règne de sept ans qui ne semble pas s’achever
Quatre ans sans manquer la moindre émission de Tout le Monde en Parle, deux autres à y être infidèle et inconstant, la dernière à revenir vers mes anciennes amours sans les manquer. L’émission n’a pas besoin de présentation. Son animateur et son fou du roi ont leurs détracteurs et leurs admirateurs. Pour ma part, j’adore ce qu'ils font. Si j'étais l'animateur, j'aimerais bien approfondir davantage certaines entrevues, mais je lève mon chapeau aux recherchistes pour la diversité de leurs  invités et pour le talent dont ils font preuve afin de mélanger les intervenants avec brio.

Comme vous voyez, les téléromans de 2011 se font quasi inexistants dans ma liste, et maintenant que La Galère, Mauvais Karma et Tout sur Moi font relâche jusqu’à l’automne, les téléséries qui me rejoignent sont rares sous le soleil.

Bref, les choses changent, mais la télé reste…

Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin

3 commentaires:

  1. Ça t'a vraiment pris 6 ans décrocher de Virginie lol? T'es fait fort! Et... je ne souviens plus de 0340 et ça me titille de ne plus m'en souvenir ahah, tu me rafraîchis la mémoire?
    Pour être franche, faut dire qu'à un moment j'ai décroché, les énumérations ce n'est pas mon fort... j'aime mieux les textes avec histoires ;)!
    -K

    RépondreSupprimer
  2. 0340 : émission de 16 h 30 à Radio-Canada, animée pendant des années par Patricia Paquin, ensuite par Élise Marquis, avec un invité connu, des enfants tout autour en studio, quelques chroniques, dont celle de "l'humoriste" aux cheveux hyper frisés qui fait aujourd'hui les pubs de Nissan du "gros bon sens".

    RépondreSupprimer
  3. J'aime bien ton texte... je me reconnais vraiment sur la plupart de tes commentaires :) La télévision, j'en mangeais et j'en mange toujours !!

    RépondreSupprimer