lundi 3 octobre 2011

Bilan de la rentrée télé de l'automne 2011 : montée de lait et sélection toute personnelle

Le mois de septembre 2011 correspond à ma 25e rentrée télé à vie. En analysant ce que les grands réseaux nous offrent depuis un mois, voici les nombreux titres qui m’ont ravi. Amusez-vous à comparer votre sélection avec la mienne.

Commençons par une petite montée de lait
Réglons d’abord quelque chose avec Tou.Tv et Illico. Si le public apprécie vos services, sachez que ce n’est pas seulement pour regarder sa télévision où il le veut et quand il le il veut, mais également pour éviter la publicité traditionnelle. De toute évidence, vous avez besoin de survivre, mais de grâce, faites-le en respectant le principe de base de votre existence : l’innovation. Si vous continuez à nous imposer de plus en plus de publicités en début d’émission, entre les segments et chaque fois que nous osons peser sur pause, nous serons encore plus nombreux à nous rabattre sur des coffrets DVD dont vous ne recevrez rien des profits.

Ça finit bien la semaine
Malgré le départ de mon coup de cœur de l’hiver 2011, Mélanie Ménard, l’émission Ça finit bien la semaine tient la route avec panache. Isabelle Racicot prend plus de place et se permet d’avoir davantage de mordant. Accompagnée de plusieurs coanimateurs différents au cours des prochaines semaines, et délestée des interventions donnez-moi-de-l’attention-je-veux-vendre-des-billets de l'humoriste Guy Nantel, Isabelle Racicot – secondée par Charles Lafortune – nous a offert une très bonne première avec Gregory Charles, Michel Barette et Maxim Martin.
Ils dansent
Certains diront que l’émission est trop longue et que l’aspect « vie de tous les jours » des danseurs ne les intéresse pas. De mon côté, j'achète tout de la proposition de Nico Archambault. Les 10 danseurs sont extrêmement talentueux (de mon point de vue de non-spécialiste de la danse), attachants et débordants d’enthousiasme. Les voir réussir une chorégraphie en moins d’une semaine relève littéralement de l’exploit. Nico Archambault sait où trouver les meilleurs professeurs, il choisit des lieux de tournage orignaux pour les numéros, et surtout, il possède un talent rare pour vulgariser la danse et pour comprendre le processus d’apprentissage de ses élèves.

Les séries mettent K.O. les téléromans
Fouillez-moi pourquoi, je ne regarde plus aucun téléroman depuis des années. Jadis adepte de 4 et ½, du Retour ou Watatatow (j’ai même déjà aimé Bouscotte…), jamais je ne me suis senti interpellé par Yamaska, Destinées, Providence ou L’Auberge du Chien Noir. Toute mon attention pour la fiction se tourne désormais vers les séries télé.

Les Parent : l’émission est de plus en plus punchée, toujours aussi proche de nos réalités et franchement bien jouée. On en prendrait plus.

La Galère : exagérée par moments, mais capable de nous donner quelques-uns des plus grands moments dramatiques ET comiques de notre télévision, l’émission affronte les tabous de sociétés à coup de pelle. On aime ça.

Mauvais Karma : avec une écriture brillante, un brin hystérique, mais tout à fait divertissante, la série d’Isabelle Langlois nous permet - entre autres - de profiter de la très talentueuse Julie Le Breton, probablement l’actrice québécoise la plus occupée des 5 dernières années, mais dont on ne se tanne jamais tant elle est différente d’un rôle à l’autre.

Tout sur moi : de plus en plus absurde et provocant des éclats de rire mémorables. On a peine à imaginer se séparer de ces trois beaux fous à la fin de la saison.

Mirador : les pubs télé me donnent envie de reprendre le collier, Gilles Renaud est impressionnant de non-censure, le fil dramatique s’est resserré, mais comme bien des gens, je décroche sans trop comprendre pourquoi.

La critique culturelle à la télé
La télévision québécoise souffre-t-elle d’un manque de critique culturelle ? Poser la question, c’est y répondre. Sans être parfaite, l’émission Six dans la cité répondait à un besoin bien présent chez les téléspectateurs friands de culture. N’eût été cette décision grotesque de lui offrir la case horaire du dimanche après-midi pendant deux ans, l’émission aurait certainement pu faire le plein de cotes d’écoute.
Depuis le naufrage des Six dans la cité, deux émissions de critiques culturelles tiennent le fort. La première, Voir Télé : l'émission profite d'une direction photo splendide et compte sur des chroniqueurs passionnés, dédiés à leur art et franchement spécialisés, qui ont trouvé le moyen de marier dynamisme et énergie posée : une rareté en télé. Mention spéciale à Elsa Pépin, la nouvelle responsable de la section théâtre, qui ne vient pas du milieu des arts de la scène, mais qui mérite tout de même sa place grâce à sa curiosité et à sa grande culture artistique.

N’oublions pas les artisans de C’est juste de la tv. Malgré le talent de Liza Frulla pour ralentir les échanges en usant – probablement inconsciemment – de tout un tas de tactiques verbales et non verbales (débit plus lent, fuir le regard de ceux qui veulent reprendre la parole, oublier le début de son idée), ainsi que la tendance générale qu’ont les trois chroniqueurs à ne pas s’écouter suffisamment, l’émission demeure ô combien pertinente et divertissante. André, Liza, Marc et Anne-Marie aiment sincèrement la télé, ils nous font découvrir plusieurs émissions chaque saison, ils nous provoquent,  nous font réfléchir et continuent d’apporter de l’eau au moulin .



Vu par hasard 
Vu Par Hasard est ma surprise télévisuelle de l’automne. Émission dédiée à l’art public, le projet de la femme-orchestre Suzanne Guy permet au non-amoureux des arts visuels que je suis de profiter du discours poétique – et accessible – des artistes, en plus de découvrir un pan de notre culture qui m'était inconnu.La réalisation, le montage, l’habillage sonore, la musique et le souci du détail de Suzanne Guy sont en tous points remarquables.

Les Enfants de la télé
J’ai la bizarre d’impression cette saison qu’il y a toujours 2 invités plus intéressants que le troisième, ou du moins, que 2 invités réagissent avec suffisamment d’enthousiasme pour être préférés au troisième en termes de présence à l'écran. Christine Chartrand et Gilles Latulippe (étonnamment amorphe, malgré son génie de la tarte à la crème) faisaient pâle figure aux côtés des invités de leurs émissions respectives. N’empêche, semaine après semaine, on continue de retrouver des souvenirs hautement divertissants et crée des moments de télé qui pourraient eux-mêmes servir à des « best-of » dans quelques années. Antoine Bertrand, drôle et baveux, et Véronique Cloutier, belle comme le monde, adroite et probablement le meilleur public qui soit, n’ont pas peur de rire d’eux-mêmes et continuent de nous faire vivre de charmants mercredis télé depuis la rentrée.


Tout le monde en parle
Cette année encore, l'émission Tout le monde en parle est à mon agenda. Bien que ma logique et ma rationalité comprennent la nécessité de créer un happening incontournable le dimanche soir, je déteste toujours autant cette idée de manquer une émission complète sans possibilité de rattrapage lorsque ma vie m’amène ailleurs. Rempli de running gags et de moments marquants, Tout le monde en parle est l’équivalent d’une télésérie dans l'univers des émissions de variétés : rater une émission nous donne l’impression d’avoir manqué quelque chose qui pourrait nous servir lors des émissions suivantes.

Suggestion de début d'année : certains classiques (la petite carte de Dany, par exemple) pourraient être réévalués afin de redorer la formule, sans pour autant la travestir.

Et VOUS, qu'en pensez-vous ?

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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