mercredi 26 septembre 2012

Critique de « Pfffff » à la ToHu : une nouvelle idole est née


En ce début de saison automnale, la ToHu vous invite à découvrir le brio, l’inventivité et la joie de vivre de la troupe AKOREACRO, et plus particulièrement celui de l’artiste possédant probablement le plus grand nombre d’habiletés sur la planète, Basile Narcy. 

Bien qu’il ne soit pas au centre de chacun des numéros, Narcy réussit tout de même à s’approprier l’agilité de l’acrobate, le déhanchement du danseur, la voix sortie d’outre-tombe du beat-box, le doigté du pianiste, le calme de l’équilibriste, la concentration du jongleur, la force de l’accompagnateur et l’énergie du showman. Bien qu’il ne maîtrise pas encore les nuances du jeu de comédien à la perfection, son charisme, son investissement, sa belle gueule et ses 1000 talents font de lui la vedette de la soirée. C’est à croire qu’il ne fait rien d’autre de sa vie que de développer de nouvelles facettes de sa carrière artistique.

En plus de miser sur un artiste pluridisciplinaire qu’on dit tombé de la lune, AKOREACRO profite également du savoir-faire de trois autres circassiens et de quatre musiciens. Contrairement à bon nombre de spectacles de cirque, « Pfffff » a l’avantage d’avoir un accompagnement sonore sur scène, des musiciens prêts à se mêler aux numéros, capables de s’amuser avec leurs partenaires acrobates et de prêter leur talent pour le seul amusement du public. 

Et ledit public apprécie du début à la fin. Les rires d’enfants fusent à tout moment, les plus vieux sont divertis, surpris et impressionnés, et ne se gênent pas pour le manifester par une ovation bien sentie. 

Avec une seule femme dans le clan (Claire Aldaya, qui possède un talent indubitable pour les mimiques comiques), les sept hommes n’ont d’autres choix que d’essayer de se démarquer en lui faisant la cour. En toute sincérité, on sent que le fil conducteur du spectacle n’est qu’un prétexte pour enchaîner les prouesses techniques, mais celles-ci sont réalisées avec une telle intensité qu’il est impossible de ne pas sentir l’électricité qui flotte dans l’air. 

Les transitions de « Pffff » manquent souvent de finitions, provoquant ainsi de minuscules temps morts dans la première moitié du spectacle, mais il serait fort maladroit de se passer du plaisir d’une nouvelle visite à la ToHu.

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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