vendredi 28 septembre 2012

Les Ballets Jazz de Montréal fêtent leur 40e anniversaire avec urgence, éclat et volupté !


Avec plus de 2000 spectacles offerts dans 800 villes de 65 pays différents en 40 ans, il était impensable que les Ballets Jazz de Montréal fêtent leur quatrième dizaine autrement qu’en mariant le sublime au grandiose. Du 27 au 29 septembre, le Théâtre Maisonneuve est l’hôte de l’un des plus beaux spectacles de danse qui m’ait été donné de voir. Rien de moins.

Avec Fuel, du chorégraphe Cayetano Soto, les danseurs entreprennent la soirée avec une intensité hors du commun. Transposant en mouvements l’hyper productivité du monde industriel moderne, Soto impose un rythme effréné aux hommes et aux femmes qui bourdonnent sous nos yeux. Dansant avec urgence et nous donnant l’impression de fuir ou de courir après quelque chose pendant 22 minutes, les danseurs s’agitent nerveusement avec une série de mouvements saccadés. On les croirait sortis du film Requiem for a dream, dont la trame sonore évoque à merveille le sentiment qui nous habite en les regardant s’exécuter. Hypnotisant et captivant. 

Closer, duo langoureux imaginé par Benjamin Millepied, provoque ensuite un changement de registre complet. Les danseurs Alexander Hille et Céline Cassone s’offrent l’un à l’autre avec douceur et volupté, dans une chorégraphie capable de raviver les espoirs romantiques des plus cyniques de ce monde. Interprétée sur la musique envoûtante du compositeur Philip Glass, la deuxième partie du spectacle peut être perçue comme une déclinaison des différents mouvements amoureux, dans ses affres et ses instants de pur bien-être. Plaisir esthétique et sentimental. 

La dernière partie est pour sa part consacrée à l’histoire d’un jeune homme perpétuellement confronté aux choix de la vie, à ses combats et ses surprises. Si ce n’était pas de ces brefs moments où le chorégraphe Barack Marshall demande aux danseurs de jouer aux acteurs avec un talent qu’ils n’ont visiblement pas (fausseté de l’interprétation, mauvaise articulation, projection inégale, absence des accents toniques et j’en passe), Harry en met plein la vue avec une succession de numéros dansés sur du jazz, du folklore israélien et de la musique traditionnelle. Profitant de la force du groupe, de la virtuosité de ses danseurs, de l’originalité de son idéateur et de la vastitude des styles de danse qui sont mélangés, le dernier volet du spectacle réussit son tour de charme avec entrain. Audacieux, enlevant et désinvolte.

Bref, pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, on ne peut que souhaiter 40 autres belles années aux Ballets Jazz de Montréal.

Par Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin
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